Le pendentif
Entre les matières grasses d'une terre
labourée autrefois par les troupeaux
une femme marchait sous la lune
les pierres noires avaient séché
portant les nombres impairs
de leurs ongles en pied de sabot
un pendentif
La crue avait renversé la colline
et dans son ventre, elle entendait
la louve blanche qui marchait sous la lune
Elle se mit à pivoter
comme tourne parfois la tête
après avoir trop bu
et pour garder l'équilibre
elle se mit à chanter
les couleurs et les chiffres
Un ballon de vin rouge
qu'elle gardait précieusement
avec à l'intérieur
entre ses deux poumons
une tresse et des herbes couchées
Qu'elle accrocha un mois d'octobre
avec trois mots
après s'être baissée pour ramasser le pendentif
qu'ils avaient soulevé un matin gelé
mercredi 24 octobre 2018
mardi 9 octobre 2018
Petites histoires @Bleue, Juste un sac
Juste un sac
Dans un sac
une clef
une porte et derrière
un appartement
un immeuble
une rue, qu'elle soit pignon ou arrière-boutique
un quartier, qu'il soit de lune ou d'orange
une ville, trois âmes ou métropole
un département
une région
un pays, qu'il soit bleu, blanc, rouge ou sans couleur
un continent
une planète
un océan
une galaxie
une autre galaxie
En tout cas, j'ai bien aimé gratter ces mots devant la porte du transfo
et derrière une simple clef, c'est vrai, il y a tout cela, surtout les galaxies
mais, je n'ai pas de sac.
Ca vous dérange les gens qui passaient ? Bien sûr que non, vous vous en foutez, vous me regardez même pas, les tousseux, les tous ceux-là et les autres !?
Je suis un vagabond, un fainéant Monsieur le Président mais, si le blanc n'existait pas, qui dirait que le noir existe, un extrême Monsieur le Président, je suis un vagabond qui aime le rouge et le blanc, et gardez votre petit noir bien serré, on ne sait jamais, une tâche de café, un cynique Monsieur le Président, je vous demande pardon, je vais travailler, je vais m'équilibrer, je vais répéter les mots qui vous plaisent, je ne serai plus un vagabond Monsieur le Président, je ne vous dérangerai plus, je serai la machine qui dit oui comme cette foutue poupée, je crois mais, si vous pouviez Monsieur le Président me donner juste un sac.
Dans un sac
une clef
une porte et derrière
un appartement
un immeuble
une rue, qu'elle soit pignon ou arrière-boutique
un quartier, qu'il soit de lune ou d'orange
une ville, trois âmes ou métropole
un département
une région
un pays, qu'il soit bleu, blanc, rouge ou sans couleur
un continent
une planète
un océan
une galaxie
une autre galaxie
"Et après les galaxies, je ne sais pas. Faut-il qu'il y ait toujours un après, après tout.
En tout cas, j'ai bien aimé gratter ces mots devant la porte du transfo
et derrière une simple clef, c'est vrai, il y a tout cela, surtout les galaxies
mais, je n'ai pas de sac.
Et après !
Ca vous dérange les gens qui passaient ? Bien sûr que non, vous vous en foutez, vous me regardez même pas, les tousseux, les tous ceux-là et les autres !?
Je suis un vagabond, un fainéant Monsieur le Président mais, si le blanc n'existait pas, qui dirait que le noir existe, un extrême Monsieur le Président, je suis un vagabond qui aime le rouge et le blanc, et gardez votre petit noir bien serré, on ne sait jamais, une tâche de café, un cynique Monsieur le Président, je vous demande pardon, je vais travailler, je vais m'équilibrer, je vais répéter les mots qui vous plaisent, je ne serai plus un vagabond Monsieur le Président, je ne vous dérangerai plus, je serai la machine qui dit oui comme cette foutue poupée, je crois mais, si vous pouviez Monsieur le Président me donner juste un sac.
Je foutrai le camp juste après, les galaxies."
Justin Sac.
Petites histoires @Bleue, L'avion
L'avion
17:30 précises
Les roues frottent la piste de l'aéroport
A quatre kilomètres de Rome
Ca y est, j'y suis
Elle m'avait donné rendez-vous.
J'ai pris le premier avion.
Je me suis répété les mots.
- Bonjour Clara, toujours aussi belle. Alors dis-moi, quoi de neuf à Rome ?
- Bonjour ma Clara, tu es toujours la plus belle. Comment va Rome ?
- Bonjour ma belle, tu vois, tu m'as appelé, je suis là.
Ça ne va pas et puis "Bonjour", il fera peut-être nuit et puis, ça fait neuf ans.
- Clara, tu es toujours aussi belle. Rome te va bien.
Et puis tu le sais mais, j'aime tellement donner à mes lèvres la forme de ton prénom, Clara.
L'avion.
Je vois la piste.
Il fait bon.
- Vous êtes Edmond ?
- oui c'est moi. Où est Clara ?
- elle ne viendra pas
- comment ça elle ne viendra pas et qui êtes-vous d'abord ?!
- je ne suis personne
- où est-elle ?
- suivez-moi
- mais c'est quoi cette cohue dans le hall ?
- je vous l’expliquerai tout à l’heure, mettez votre valise dans la voiture.
Je voulais revoir Clara au plus vite et j’étais inquiet. Et puis les militaires sont arrivés de partout. Du sang et des cris, des hommes qui courraient et des femmes qui ne bougeaient plus, le feu et des explosions, des flammes et une vision d’enfer. La voiture s’éloignait vite, elle s’enfonçait vite et nous sommes arrivés dans un village entouré de petites montagnes et de lacs. Il ne faisait pas encore nuit, j’allais pouvoir lui dire « Bonjour ».
- Bonjour Monsieur Rosemonde
- mais c’était quoi ? Un attentat ? Et où est Clara ?
- Monsieur Rosemonde, doucement, calmez-vous s’il vous plaît, le monde n’est pas aussi rose que votre nom n’est-ce pas, non pas que je ne voudrais pas mais simplement parce que vouloir n’est pas suffisant
- faudrait-il que je change de nom pour éviter de lui donner des illusions ?
- ma foi non
- où est Clara à la fin ?
- je voudrais d’abord m’entretenir avec vous. Vous êtes ingénieur, vous avez étudié les particules, le temps qui nous traverse, j’ai besoin de vous et de vos connaissances, nous pourrions travailler ensemble pour qu’il le devienne
- un monde rose.
L’endroit est beau, Clara aime les lacs et les montagnes. Comment s’appelle ce petit village déjà, dans le Sud, perché avec les nuages ? Nous y étions allés un été de jeunesse. Clara. Je sentais déjà à l’époque que le noir te remplissait, je savais déjà qu’il me serait difficile d’y changer quelque chose mais, tu m’as rappelé et maintenant ce prophète devant moi ?! Mais c’est qui ce type, mais c’est quoi tout ça ?
- Monsieur Rosemonde. Seriez-vous d’accord ?
- je veux voir Clara maintenant !
- mais, vous savez tout comme moi, inutile de vous cacher Monsieur le Français des Droits de l’Homme. Le Monsieur qui vous a accueilli à l’aéroport vous l’a dit, il n’est personne, elle n’était personne et cette cohue puis cette bombe, c’était sa signature. Vous imaginez, la signature de personne au journal du Monde, ils sont le Mouvement. Pour un monde rose. Voulez-vous rejoindre le Mouvement Monsieur Personne ?
- vous êtes un fanatique, un assassin, vous avez détruit Clara, vous détruisez au nom de je ne sais quelle rose, vous utilisez les faiblesses, les peurs, votre odeur me répugne. Je construirai cette bombe qui fait battre votre cœur, si forte et si puissante, un jet de lumière comme jamais auparavant et vous emporterez dans votre explosion les extrêmes du monde et la Terre se soulèvera pour respirer à nouveau, le ciel sera rose et le artistes, les peintres, les poètes le feront vivre beau
- Monsieur Rosemonde, je pensais que vous comprendriez, que vous embrasseriez ma proposition, que vous emboîteriez son pas mais, je constate que vous n’êtes pas personne et ne le serez jamais, vous êtes quelqu’un, vous êtes un rêveur et je le regrette.
La pièce est sombre, il me dit que demain sera ma mort, qu’il me reste une nuit avant l’exécution, que je n’ai pas compris, mon éducation, mes manœuvres, mes conditions, mon enveloppe, ma tête et son conditionnement, un corps trop lâche, je vais mourir pour être en accord avec mes possessions qui disparaissent et je dors à même le sol, une terre battue et les parois sont griffées et je lis les noms, j’ajoute le mien.
Un morceau de pierre
et mes lettres sur un mur
Edmond Rosemonde
Le poète a toujours dans sa valise, un crayon derrière l’oreille.
Clara est morte, page 338 d’un livre que je n’ai pas écrit.
Je suis mort demain.
Au journal du Monde.
Silence.
17:30 précises
Les roues frottent la piste de l'aéroport
A quatre kilomètres de Rome
Ca y est, j'y suis
Elle m'avait donné rendez-vous.
J'ai pris le premier avion.
Je me suis répété les mots.
- Bonjour Clara, toujours aussi belle. Alors dis-moi, quoi de neuf à Rome ?
- Bonjour ma Clara, tu es toujours la plus belle. Comment va Rome ?
- Bonjour ma belle, tu vois, tu m'as appelé, je suis là.
Ça ne va pas et puis "Bonjour", il fera peut-être nuit et puis, ça fait neuf ans.
- Clara, tu es toujours aussi belle. Rome te va bien.
Et puis tu le sais mais, j'aime tellement donner à mes lèvres la forme de ton prénom, Clara.
L'avion.
Je vois la piste.
Il fait bon.
- Vous êtes Edmond ?
- oui c'est moi. Où est Clara ?
- elle ne viendra pas
- comment ça elle ne viendra pas et qui êtes-vous d'abord ?!
- je ne suis personne
- où est-elle ?
- suivez-moi
- mais c'est quoi cette cohue dans le hall ?
- je vous l’expliquerai tout à l’heure, mettez votre valise dans la voiture.
Je voulais revoir Clara au plus vite et j’étais inquiet. Et puis les militaires sont arrivés de partout. Du sang et des cris, des hommes qui courraient et des femmes qui ne bougeaient plus, le feu et des explosions, des flammes et une vision d’enfer. La voiture s’éloignait vite, elle s’enfonçait vite et nous sommes arrivés dans un village entouré de petites montagnes et de lacs. Il ne faisait pas encore nuit, j’allais pouvoir lui dire « Bonjour ».
- Bonjour Monsieur Rosemonde
- mais c’était quoi ? Un attentat ? Et où est Clara ?
- Monsieur Rosemonde, doucement, calmez-vous s’il vous plaît, le monde n’est pas aussi rose que votre nom n’est-ce pas, non pas que je ne voudrais pas mais simplement parce que vouloir n’est pas suffisant
- faudrait-il que je change de nom pour éviter de lui donner des illusions ?
- ma foi non
- où est Clara à la fin ?
- je voudrais d’abord m’entretenir avec vous. Vous êtes ingénieur, vous avez étudié les particules, le temps qui nous traverse, j’ai besoin de vous et de vos connaissances, nous pourrions travailler ensemble pour qu’il le devienne
- un monde rose.
L’endroit est beau, Clara aime les lacs et les montagnes. Comment s’appelle ce petit village déjà, dans le Sud, perché avec les nuages ? Nous y étions allés un été de jeunesse. Clara. Je sentais déjà à l’époque que le noir te remplissait, je savais déjà qu’il me serait difficile d’y changer quelque chose mais, tu m’as rappelé et maintenant ce prophète devant moi ?! Mais c’est qui ce type, mais c’est quoi tout ça ?
- Monsieur Rosemonde. Seriez-vous d’accord ?
- je veux voir Clara maintenant !
- mais, vous savez tout comme moi, inutile de vous cacher Monsieur le Français des Droits de l’Homme. Le Monsieur qui vous a accueilli à l’aéroport vous l’a dit, il n’est personne, elle n’était personne et cette cohue puis cette bombe, c’était sa signature. Vous imaginez, la signature de personne au journal du Monde, ils sont le Mouvement. Pour un monde rose. Voulez-vous rejoindre le Mouvement Monsieur Personne ?
- vous êtes un fanatique, un assassin, vous avez détruit Clara, vous détruisez au nom de je ne sais quelle rose, vous utilisez les faiblesses, les peurs, votre odeur me répugne. Je construirai cette bombe qui fait battre votre cœur, si forte et si puissante, un jet de lumière comme jamais auparavant et vous emporterez dans votre explosion les extrêmes du monde et la Terre se soulèvera pour respirer à nouveau, le ciel sera rose et le artistes, les peintres, les poètes le feront vivre beau
- Monsieur Rosemonde, je pensais que vous comprendriez, que vous embrasseriez ma proposition, que vous emboîteriez son pas mais, je constate que vous n’êtes pas personne et ne le serez jamais, vous êtes quelqu’un, vous êtes un rêveur et je le regrette.
La pièce est sombre, il me dit que demain sera ma mort, qu’il me reste une nuit avant l’exécution, que je n’ai pas compris, mon éducation, mes manœuvres, mes conditions, mon enveloppe, ma tête et son conditionnement, un corps trop lâche, je vais mourir pour être en accord avec mes possessions qui disparaissent et je dors à même le sol, une terre battue et les parois sont griffées et je lis les noms, j’ajoute le mien.
Un morceau de pierre
et mes lettres sur un mur
Edmond Rosemonde
Le poète a toujours dans sa valise, un crayon derrière l’oreille.
Clara est morte, page 338 d’un livre que je n’ai pas écrit.
Je suis mort demain.
Au journal du Monde.
Silence.
mardi 2 octobre 2018
Poème @Bleue, sans titre 2
J'ai pensé
un voilier sur mon bras
une veine près de la gorge
qui criait à grands sanglots
un morceau de tulle
Mes sept collines saignent
J'ai ramassé
un corps sur mon navire
une coupe près de mon aorte
qui buvait à grande peine
un morceau de linceul
Tu te souviens
un tatouage
un défilé entre les montagnes
des promesses
un tatouage
une cérémonie entre les souvenirs
des chagrins
Mes sept collines sont mortes
Poème @Bleue
un voilier sur mon bras
une veine près de la gorge
qui criait à grands sanglots
un morceau de tulle
Mes sept collines saignent
J'ai ramassé
un corps sur mon navire
une coupe près de mon aorte
qui buvait à grande peine
un morceau de linceul
Tu te souviens
un tatouage
un défilé entre les montagnes
des promesses
un tatouage
une cérémonie entre les souvenirs
des chagrins
Mes sept collines sont mortes
Poème @Bleue
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